L’or profite de la peur des banques et dépasse les 2 000 $ l’once. Lorsque le métal précieux monte de 9%, la suspicion des banques commence.

Le prix de l’or a franchi lundi l’emblématique 2 000 dollars l’once en raison des inquiétudes croissantes concernant le secteur bancaire après son rachat à prix d’or du géant suisse Credit Suisse.

L’or dépasse les 2 000 $ l’once

Les investisseurs se sont tournés vers l’or, la valeur refuge traditionnelle, par crainte d’un effet d’entraînement lorsque les titres des grandes banques du marché boursier se sont effondrés lundi après le rachat du Crédit Suisse par UBS.

Le métal jaune a augmenté de 0,33% à 1 995 dollars vers 11h15 ce matin, avant d’atteindre un sommet de l’année à 2 009,73 dollars. Depuis la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) américaine il y a 10 jours, le prix de l’or sur les marchés financiers a augmenté de près de 9 %.

Des évolutions bénéfiques sur les taux

L’or avait passé le cap de 2.000 dollars à seulement deux reprises: en août 2020, en pleine pandémie de Covid-19, quand il avait touché un record historique à 2.075,47 dollars, et en mars 2022, lors des premières semaines de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

L’or est « très attractif dans une période où les détenteurs de gros comptes dans des banques en faillite se demandent combien ils pourront récupérer », commente dans une note Rupert Rowling, analyste pour la plateforme d’achat de métaux précieux Kinesis Money.

Par ailleurs, les investisseurs se demandent si les banques centrales, qui montent leurs taux depuis de longs mois pour lutter contre l’inflation, ne vont pas être obligées de lever le pied en raison des dégâts qu’elles causent au secteur bancaire.

Dans ce cas de figure, des taux directeurs moins élevés malgré une inflation toujours forte pourraient encore profiter à l’or. D’autres actifs, qui avaient profité pendant des années de taux bas et de l’afflux de liquidité sur le marché mais souffraient ces derniers mois du resserrement monétaire, et se sont donc envolés sur les dernières séances, à l’instar des géants de la tech, et du bitcoin. L’analyste de SwissQuote, Ipek Ozkardeskaya, a commenté : « Il existe une forte corrélation avec les actions technologiques, en hausse de 45,0 par rapport aux plus bas de mars. »